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Patrick Deville et Julie Otsuka, prix Femina 2012 en numérique

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Toute cette semaine seront décernés les traditionnels prix d’automne (entre autres, prix Médicis, Goncourt, Renaudot, Décembre et Flore). Aujourd’hui à treize heures, Patrick Deville a reçu le prix Femina 2012 pour Peste & Choléra (Seuil) ; Julie Otsuka, le Prix Femina étranger 2012 pour son roman Certaines n’avaient jamais vu la mer (The Buddha in the Attic) traduit de l’anglais (États-Unis) par Carine Chichereau (éditions Phébus) et Tobie Nathan, le Prix Femina essai avec Ethno-roman (Grasset). À noter que le Prix Virilo revient cette année à Pierre Jourde et à son Maréchal absolu (Gallimard). Pour l’heure, hormis pour le livre de Joël Dicker récompensé la semaine dernière par le Grand Prix du roman de l’Académie française (La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, éditions de Fallois / L’âge d’homme), tous les titres cités dans ce billet sont disponibles en papier et en numérique. Retour aujourd’hui sur deux des auteurs que nous soutenons sur ce blog ainsi que sur ePagine et que nous sommes heureux de voir récompensés pour des projets littéraires forts et ambitieux. Pour retrouver tous les prix littéraires 2012, cliquez ici. ePagine indique à chaque fois le format numérique, le prix, si le fichier contient ou non des DRM et si vous avez la possibilité de lire en ligne ou/et télécharger un extrait.

 

Patrick Deville

Patrick Deville, avec Peste & Choléra (Prix Femina 2012), écrit sans se soucier de la chronologie, un roman foisonnant sur la liberté, une enquête déroutante sur la vie du quasi oublié Alexandre Yersin, à la fois grand voyageur et découvreur, qui cartographiera le premier l’intérieur des terres indochinoises, tiendra à jour ses découvertes sur des carnets, découvrira le bacille de la peste et son vaccin et fera notamment construire un institut Pasteur à Nha Trang (aujourd’hui au Vietnam). De cet auteur, nous conseillons également Kampuchéa, son précédent roman au Seuil, où le narrateur nous embarque sur les traces de Henri Mouhot (avec au bout Les Khmers rouges) en remontant le fleuve Mékong, depuis son delta jusqu’aux frontières de la Chine. Il y aussi un projet littéraire beaucoup moins connu de Patrick Deville que nous aimons beaucoup. Il s’agit de Vie et mort sainte Tina l’exilée (publie.net). Toujours en utilisant ses propres méthodes d’investigations et de restitution, l’auteur entreprend ici de raconter la vie de Tina Modotti, une femme qui en une moitié de XXe siècle a connu un destin exceptionnel (tour à tour ouvrière, couturière, mannequin, comédienne puis figurante à Hollywood, photographe et militante révolutionnaire…). Exilée aux Etats-Unis à la veille de la première guerre mondiale, cette femme originaire du Frioul sera sensible à la révolution mexicaine, s’y installera, deviendra l’égérie de Diego Rivera, recevra les jeunes artistes de l’époque (Manuel Alvarez Bravo, Frida Kahlo…), retournera en Europe pour prendre part à la Guerre d’Espagne et sera mêlée à quelques scandales et procès. Ce récit, outre son sujet et son traitement, mêle également les outils actuels puisqu’il contient plus de 160 liens Wikipedia qui le transforment en une aventure numérique vertigineuse.

 

Julie Otsuka

Dans Certaines n’avaient jamais vu la mer, son deuxième roman, Julie Otsuka revient sur un sujet tabou aux États-Unis : l’histoire de ces milliers de jeunes femmes (souvent vierges) qui ont quitté le Japon dans le premier quart du XXe siècle et ont débarqué aux USA pour se marier à des hommes qu’elles ne connaissaient pas et qu’elles n’avaient pas choisi. Outre le rêve d’un ailleurs, la traversée et les premières désillusions, le roman revient surtout sur ces mariages forcés mais aussi sur les conditions dans lesquelles ces exilées vivaient ainsi que sur ce qu’elles pouvaient subir au quotidien comme haines racistes, rejets, humiliations,… jusqu’à Pearl Harbor où l’ignominie atteindra des sommets. Pour raconter cette histoire terrible, Julie Otsuka a choisi de faire parler plusieurs femmes. Pas de personnage à proprement parlé ici mais des milliers de voix en une qui se succèdent (sous la forme d’un nous par exemple), des incantations qui peuvent rappeler celles des chœurs du théâtre grec antique. Une langue très bien restituée par la traduction de Carine Chichereau. (extrait du billet publié sur ce blog le 9 septembre 2012 dans lequel vous pourrez lire un chapitre entier de ce roman)

 

ChG


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